Le Misanthrope ou la conquête du courage
d’après Le Misanthrope de Molière
et d’autres textes de Musset, Hölderlin et Pasolini
– Présentation d’une étape de travail –
Avec : Louise Brinon, Lili Dupuis, Hugo Eymard, Raphaëlle Grélin, Emilie Hériteau et Justin Jaricot
Mise en scène : Maxime Chazalet
Le texte de Molière nous propose le parcours d’un homme en quête d’absolu qui vient interrompre le cours des choses en déclarant que c’est le courage du cœur qui doit relier les hommes entre eux. Alceste a une intuition très forte quant au réel – ce qui devrait être, le point d’impossible – mais il lui manque l’intuition d’une affirmation positive, c’est ce qu’il nous faut conquérir.
Qu’est-ce que le cœur? Sous la condition de l’amitié et de la probité, nous avancerons pas à pas avec les trajectoires des personnages qui cherchent comment vivre dans le monde. Nous tenterons de trouver les chemins du courage, pour construire et tenir une subjectivité positive dans un monde entravé – une confiance dans la pensée, dans les capacités de l’homme – et sortir ainsi de l’alternative entre la rupture totale d’avec le monde et la compromission.
Nous devons faire un saut à l’intérieur de la situation et chercher le trajet d’un devenir-sujet. La conscience qu’il y a un écart entre soi et le monde n’a-t-elle pas pour conséquence un écart de soi à soi ? Il nous faudra révéler les fêlures et en prendre acte pour sortir de l’illusion d’un sujet achevé et plein.
Nous faisons foi à l’intuition très forte de Molière quant au langage. La recherche effrénée d’Alceste pour la vérité s’organise dans la plénitude : il tient un principe d’adéquation totale entre la chose et le mot. Pour lui, le langage doit dire le monde en vérité. S’agit-il d’inventer un nouveau langage ou de chercher une articulation nouvelle entre la pensée et le langage ? C’est sous la condition du théâtre que nous envisageons possible une correspondance entre la pensée et la parole.